Sports
Le sport et la mondialisation
Le sport est un fait de culture. Dans le contexte actuel de mondialisation, on observe que certains sports comme le football se diffusent plus que d’autres : inventé en Angleterre, il se pratique aujourd’hui de Rio à Pékin. De même, certaines compétitions sportives prestigieuses ont un écho planétaire, surtout si elles réunissent un très grand nombre de pays comme les Jeux olympiques. La géographie sportive est très inégalitaire.
Le sport y joue un rôle très important
Le sport participe à l’occidentalisation du monde, processus géoculturel majeur de la mondialisation : de nombreux sports nés en Europe, comme le football, se diffusent au gré de la mondialisation. Les JO, nés en Grèce dans l’Antiquité, relancés en 1896 avec les Jeux d’Athènes, sont une invention européenne. Ils réunissent de plus en plus de pays, et les organiser confère un prestige international. Mais le sport témoigne aussi des rapports de force entre les pays, sous l’angle géopolitique et géoéconomique. La diffusion des sports européens a été parallèle à la colonisation et au peuplement du Nouveau monde par les Européens. L’inégale géographie des villes et pays organisateurs rend compte du poids géopolitique et géoéconomique inégal des différentes parties du monde, qui pèse au moment de la désignation des villes et États organisateurs.
Successeurs de l’Europe, superpuissance du vingtième siècle, les États-Unis ont une place de choix, seconde après l’Europe. Les autres pays du Nouveau monde de culture européenne sont bien représentés. L’Afrique, périphérie économique et géopolitique, est non-conformiste alors que le football y est très populaire. Culturellement éloignés du centre européen, mais sujets à l’occidentalisation et en quête de reconnaissance internationale, les pays asiatiques s’affirment sur la scène géopolitique et géoéconomique mondiale. À l’instar de l’Afrique du Sud, leur émergence est reconnue par l’attribution de l’organisation de ces compétitions : la chronologie des manifestations est parallèle à leur montée en puissance dans la mondialisation.
Toujours plus suivis, grandioses et onéreux, les méga-événements sportifs comme les Jeux olympiques d’hiver et d’été, les coupes du monde et les compétitions continentales de football, constituent sans nul doute le stade suprême de cette mondialisation. Forts de leur couverture médiatique et de leur impressionnante audience, ils sont pour les pays hôtes une vitrine inespérée et un remarquable multiplicateur de notoriété. Spectacles globaux par excellence, mobilisant d’énormes moyens, ils constituent désormais un rite de passage obligé pour les pays émergents. Un droit d’entrée dans le club très select des grandes nations du sport qui se paie au prix fort car les médias, les politiques, les grands noms de la consultance, les milieux sportifs nationaux ont beau vanter les mérites et les bienfaits de ces méga-événements, il n’en reste pas moins que les bénéfices réels pour les populations ne sont que rarement au rendez-vous. La plupart des recherches les plus sérieuses et d’envergure réalisées après coup tendent à montrer que les retombées sont presque inexistantes ou, à tout le moins, ne sont pas automatiques. Pire, l’organisation de ces compétitions s’avère souvent très coûteuse sur le plan social et humain, et ruineux sur le plan économique pour le pays hôte ou la ville organisatrice.